dimanche 31 août 2014

Vivre ensemble (troisième et dernière partie)

Hervé : Je vais citer quatre philosophes qui aident à penser notre problème : Tocqueville, Lévinas, Montesquieu et Rancière. 

La difficulté majeure que fait apparaître Tocqueville est le lien entre la disparition du “vivre ensemble” et l’apparition de la démocratie. Dès que les hommes se considèrent semblables et égaux, ils peuvent se croire fondés à ne rechercher que leur intérêt personnel.

Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
Selon Tocqueville ce type de démocratie peut donner lieu à un despotisme doux. Un Etat immense et tutélaire va s’occuper du bonheur des citoyens, de leur vie quotidienne, de leurs soucis. Pendant un certain nombre d’années à la fin du XXème siècle, il fut appelé “l’Etat Providence”.
Il fut précédé par un Etat totalitaire “dur” qui voulait lui aussi le bien de tous. Sa justification à l’oppression qu’il exerçait était la suivante  “L’Etat veut le bien de tous, celui qui le contestent sont soit des traîtres, au service des Etats ennemi. Lle camp de rééducation les attend. Soit des personnes un peu dérangées qui ne comprennent pas que si l’Etat veut le bien de tous, il veut aussi LEUR bien. Un petit séjour à l’hôpital psychiatrique s’impose…

Il serait toutefois erroné de penser que la démocratie ne nous offre pas d’autre alternative que le consumérisme ou le goulag…

Dans son texte extrait de “Difficile liberté” reproduit ci-dessous, Emmanuel Lévinas, à travers sa réflexion éthique, nous aide à percevoir,  à dessiner des perspectives pour déterminer ce que pourraient être le “vivre ensemble”, en ce début du XXIème siècle, des humains libres et égaux.
Selon Lévinas, dès la première parole, le rapport d’égalité avec autrui est posé, même s’il est ensuite dénié :  parler à autrui, c’est d’emblée le considérer comme capable de me comprendre, susceptible de me répondre. Avant même de le connaître je le reconnais comme respon-sable :           
“Ce que l'on dit, le contenu communiqué n'est possible que grâce à ce rapport de face à face où autrui compte comme interlocuteur avant même d'être connu.” (Emmanuel Lévinas, Difficile liberté).

Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
En démocratie, chaque voix est, en principe, égale aux autres, ce que confirme le rituel de l’élection. Montesquieu (“De l’Esprit des lois”) souligne cependant que l’élection n’est pas un mode spécifique de la démocratie, il appartient plutôt à l’aristocratie. Rappelons-nous que la dynastie des Capétiens est née en 987. Hugues Capet a été élu par ses pairs pour maintenir l’ordre entre eux. Elle a traversé les siècles, puisque Louis XVI, lors de la Révolution Française, fut arrêté et jugé en 1793 sous le nom de Louis Capet.
Le tirage au hasard est plutôt le mode de désignation utilisé dans les premières démocraties. Cette thématique fut d’ailleurs débattue lors des élections présidentielles de 2007, où fut proposé que soient institués des comités constitués de citoyens tirés au hasard pour vérifier, contrôler l’action des élus.

Plus largement, selon Jacques Rancière (“La haine de la démocratie”),  la notion de “démocratie” et les multiples formes de vivre ensemble qu’elle permet “n’est fondée dans aucune nature des choses et n’est garantie par aucune forme institutionnelle. “ (...)
“La société égale n’est que l’ensemble des relations égalitaires qui se tracent ici et maintenant à travers des actes singuliers et précaires.”
Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
Pour terminer, le texte d’Emmanuel Lévinas extrait de “Difficile liberté” :

"Parler, c'est en même temps que connaître autrui se faire connaître à lui. Autrui n'est pas seulement connu, il est salué. Il n'est pas seulement nommé, mais aussi invoqué. Pour le dire en termes de grammaire, autrui n'apparaît pas au nominatif, mais au vocatif. Je ne pense pas seulement à ce qu'il est pour moi, mais aussi et à la fois, et même avant, je suis pour lui. En lui appliquant un concept, en l'appelant ceci ou cela, déjà j'en appelle à lui. Je ne connais pas seulement, mais suis en société. Ce commerce que la parole implique est très précisément l'action sans violence : l'agent au moment même de son action, a renoncé à toute domination, à toute souveraineté, s'expose déjà à l'action d'autrui, dans l'attente de la réponse. Parler et écouter ne font qu'un, ils ne se succèdent pas. Parler institue le rapport moral d'égalité et par conséquent reconnaît la justice. Même quand on parle à un esclave, on parle à un égal. Ce que l'on dit, le contenu communiqué n'est possible que grâce à ce rapport de face à face où autrui compte comme interlocuteur avant même d'être connu. On regarde un regard. Regarder un regard, c'est regarder ce qui ne s'abandonne pas, ne se livre pas, mais qui vous vise : c'est regarder le visage.

Le visage n'est pas l'assemblage d'un nez, d'un front, d'yeux, etc., il est tout cela certes, mais prend la signification d'un visage par la dimension nouvelle qu'il ouvre dans la perception d'un être. Par le visage, l'être n'est pas seulement enfermé dans sa forme et offert à la main - il est ouvert, s'installe en profondeur et, dans cette ouverture, se présente en quelque manière personnellement. Le visage est un mode irréductible selon lequel l'être peut se présenter dans son identité. (...)


La connaissance révèle, nomme et par là même, classe. La parole s'adresse à un visage. La connaissance se saisit de son objet. Elle le possède. La possession nie l'indépendance de l'être, sans détruire cet être, elle nie et maintient. Le visage, lui est inviolable ; ces yeux absolument sans protection, partie la plus nue du corps humain, offrent cependant une résistance absolue à la possession, résistance absolue où s'inscrit la tentation du meurtre : la tentation d'une négation absolue. Autrui est le seul être que l'on peut être tenté de tuer. Cette tentation du meurtre et cette impossibilité du meurtre constituent la vision même du visage. Voir un visage, c'est déjà entendre : « Tu ne tueras point. » Et entendre : «Tu ne tueras point », c'est entendre : « Justice sociale »."

Emmanuel Lévinas, Difficile liberté

Vivre ensemble (deuxième partie)



Hervé : Le sentiment d’appartenance, sous différentes formes, était encore fort il y a quelques années. Il pouvait concerner la nation, le corps de métier, la vie dans un même quartier. Il donnait lieu à tout un système d’échanges, d’entr’aide, des rencontres rituelles, comme les veillées, les fêtes.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Le mode de vie traditionnel, communautaire, avait ses contraintes comme tu le rappelles : une communauté est comme un organisme dont chacun est membre. Il contribue à l’existence et au fonctionnement du tout, chacun est redevable à l’égard de tous les autres. Depuis au moins trois siècles, l’apparition de la société civile, des échanges marchands où chacun poursuit son propre intérêt a changé la donne. Lorsque j’ai payé pour un bien ou un service, je ne dois plus rien au prestataire ou au vendeur, chacun poursuit sa route comme il l’entend.
Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
Christine : On dirait alors que disparait ou du moins s’émousse la notion de dette. Il me semble que c’est plutôt un progrès de ne plus vivre ensemble tenus par ce sentiment-là, qui chemine bien aux côtés du sentiment de culpabilité. Mais il est vrai que très vite on s’aperçoit que cela fragilise des pans de société qui tenaient grâce à cela, comme le soin que l’on devait aux parents vieillissants. Si l’on en finit avec le sentiment de devoir qui animait pour s’occuper de ses parents, alors naturellement on perd soi-même l’attente que nos propres enfants s’occupent de nous lorsque nous serons dans le besoin.
Hervé : Oui, voilà. La généralisation de ce mode d’échange où l’on ne doit rien et où personne ne nous doit rien en retour, au-delà même de la relation marchande, tend à plonger les interactions entre humains dans l’anonymat. C’est contre cela que se déploient ce qu’il est convenu d’appeler les communautarismes, qui dénoncent aussi les stratégies de domination que génèrent l’internationalisation des flux financiers.
Tout le problème est qu’ils produisent des groupes fermés générant de l’exclusion au nom des idéaux qu’ils défendent qui ne sont pas ceux des mécréants là-bas dehors. C’est précisément le risque conflictuel entre les diverses communautés qui a suscité la problématique du “vivre ensemble” et l’un de ses prolongements actuels : “La morale laïque”.
Emmanuel : Le risque, c’est effectivement qu’existe un besoin fort de créer de nouveaux liens et quasiment plus de cadre. Celui qui trouve sa solution s’emballe souvent. On constate des phénomènes de groupes qui possèdent une intensité, une dynamique impressionnantes, mais aussi un manque de recul effrayant. Cette morale laïque, c’est ce qui permettrait de cadrer, de faire prendre le temps de la réflexion.
Christine : Ce qui m’intéresse bien dans ce que tu présentes Hervé, c’est la mutation du don. Tu dis “Lorsque j’ai payé pour un bien ou un service, je ne dois plus rien au prestataire ou au vendeur, chacun poursuit sa route comme il l’entend.” et tu parles d’anonymat. On condamne souvent l’anonymat. Moi je lui trouve au contraire un avantage, et particulièrement dans le cas du don. Ça me rappelle la parabole du bon Samaritain, qui donne sans savoir à qui il donne. Ça permet je trouve à celui qui a reçu de ne pas se sentir redevable “de quelque chose à quelqu’un”, et de donner d’une main “en oubliant de l’autre que l’on a donné”. Cela encourage je trouve à donner librement et gratuitement, indépendamment du fait qu’il soit ou non de ma communauté. il s’agit d’autrui. Point.

Emmanuel : Tiens à ce propos, Hervé, quel est le rôle du cadeau dans les différentes civilisations ?


Photo : Philippe Ibars
Hervé : Il représentait, au-delà de son utilité, un système d’alliance entre tribus. Il faisait l’objet de discussions âpres entre les chefs qui déterminaient ce qui ferait l’objet de ces dons réciproques. Il s’agissait plus de “dons” d’échanges. Il n’y avait d’ailleurs aucune connotation marchande, la monnaie n’existant pas dans ces civilisations.
Emmanuel : Et comment faire pour éviter l'escalade ? Dans certains cas, cadrés, avec des cadeaux simples et plus ou moins la même chose pour tout le monde, le cadeau devient parfois ridicule… Et sinon, les comparaisons induisent rapidement l'escalade (j'ai fait moins que la tante Ursule, il faudra que je fasse plus la prochaine fois, etc…)
Hervé : Cela s’appelait le “potlach” : une surenchère mutuelle de dons, censés montrer la puissance de ceux qui les font. Des “flambeurs” dirait-on aujourd”hui.
Emmanuel : Je vois… Si le cadeau est obligatoire, est-ce encore un cadeau ? Dans ce cas, un cadeau peut-il être sincère, ou n'est il pas simplement un non-non cadeau ?
Christine : On peut se le demander. Ca doit faire partie des systèmes d’échanges impensés qui tiennent une communauté. 
Mais pour rester dans le “librement et gratuitement” et dans le vivre en groupe, on n’a pas encore parlé des réseaux.   

Hervé : Pour moi, le virtuel a tenté de faire du “vivre ensemble” avec les réseaux dits “sociaux” et, au premier chef, Facebook. L’idée est de construire des communautés d’intérêts voire de fantasmes que les  followers “likent” ou pas. L’arrivée de nouveaux membres, la prolifération des récits, montrant l’ampleur de la communauté. Oui, mais cela reste virtuel, comment peut s’effectuer le passage au réel ? Les “apéritifs Facebook” ont montré que mettre du réel dans du virtuel passe par  des modalités  de surenchère (alcool, violence) peu satisfaisantes.

Photo : Philippe Ibars
Christine : Je trouve que tu caricatures les réseaux sociaux et réduis leur surface à leurs marges. Oui, bien sûr on y trouve les apéros, les likes, les commentaires creux. Mais ce sont aussi des occasions de pouvoir se rapprocher pour soutenir quelqu’un, une idée ou un projet, d’apprendre dans un domaine choisi, entouré de gens choisis, d’amorcer ou de prolonger des communautés IRL, “in real life”, comme on dit. Malgré cette dénomination, pour moi ce qui se passe autour des réseaux virtuels, ce n’est pas de la fausse vie. Ce que cela permet de faire n’est pas au rabais. Et même si parfois ce n’est que réduire l’impression de solitude lorsqu’elle angoisse, alors cela a une valeur : a minima valeur de lien, office de média, pour une relation, comme je le disais, légère et joyeuse, peut-être plus auberge espagnole où chacun dépose et vient chercher que dans ce qui est plus institué, institutionnel, avec des figures d’autorité, et le don et la dette dont nous parlions.


Bon, je pense qu’on est d’accord, arrivés là, qu’avec la Révolution française sont nées les premières sociétés avec un programme, là où tout tenait par la reproduction, la féodalité et la coercition. Aujourd’hui, nous vivons dans une société en ayant d'autres modèles sous les yeux, ce qui accélère à la fois les transformations et l’uniformisation. Et nous explorons de nouvelles modalités pour vivre ensemble démocratiquement,  associations, réseaux sociaux avec de nouvelles modalités des échanges. 

Hervé, est-ce que des philosophes pourraient nous aider à conclure, peut-être en élargissant notre réflexion sur la démocratie, qui est le commun dénominateur de nos idées ici rassemblées ?

mardi 12 août 2014

Vivre ensemble (première partie)

Emmanuel : Je me suis souvent demandé pourquoi des personnes également intelligentes, avec des qualités comparables (disons par exemple honnêtes, sincères, ouvertes, généreuses, mais ça pourrait marcher avec malignes, profiteuses, roublardes) faisaient des choix politiques opposés, se rapprochaient d’un groupe plutôt que d’un autre..
J’en suis arrivé tout d’abord à une première conclusion : il n’y a pas, finalement, de très grande différence, entre des opinions modérées. Aller d’un côté ou de l’autre dépend surtout de conditions initiales différentes (familiales, par imitation ou opposition). Et c’est sans doute la même chose entre les différents extrêmes (là, ils ne vont pas aimer).
Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com

Christine : On peut alors se poser la question de ces conditions initiales. Qu’est-ce qui fait partir à droite ou à gauche ? Difficile à dire.

Emmanuel : Eh bien écoute, il n’y a pas longtemps, j’ai vécu deux expériences étonnantes.
Je me promenais en ville, il y avait beaucoup de monde. Et tout à coup, je me suis senti étrangement mal à l’aise. J’ai cherché autour de moi ce qui pouvait bien se passer, et il m’a fallu un long moment pour comprendre.
À une cinquantaine de mètres de là, une “manif pour tous” avait pris fin peu de temps avant. Et je m’étais trouvé au milieu de nombreux manifestants en train de s’éloigner du cortège.
Le malaise que j’avais ressenti était esthétique : physiquement, par leurs attitudes, leurs tenues vestimentaires, ces gens me repoussaient (et ça n’avait rien à voir avec leurs idées, ils ne disaient rien, ne scandaient rien et dans un premier temps je n’avais vu ni  badges, autocollants ou autres signes distinctifs).
Quelques jours plus tard, j’ai retrouvé les mêmes manifestants sur une place, faisant face à des manifestants extrémistes de gauche qui les invectivaient. Ils étaient de part et d’autre d’une place que j’étais en train de traverser. Et j’ai été là encore esthétiquement repoussé, et par les deux partis… ce qui fait que j’ai traversé la place, exactement au milieu, en ligne bien droite.
Ils me repoussaient, et plus étonnant… ils semblaient s’attirer.
Depuis, j’observe les groupes, les affinités entre leurs membres, et j’ai de plus en plus l’impression que l’esthétique a une place fondamentale dans la création et dans la cohésion de ces groupes. Et que le tee-shirt et la coupe de cheveux du gauchiste repoussent son opposant de droite en polo Lacoste autant que ses idées (et réciproquement).

Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
Christine : Après l’éthique, l’esthétique, bien vu ! On se rapprocherait donc parce qu’on se ressemble physiquement.
Je pense aussi qu’on est en train d’inventer des formes sociales qui ne sont ni des tout ni des rien. Derrière le “tout”, je vois des formes traditionnelles, avec un pouvoir de surveillance et de contrôle, sinon par un état fort, du moins par un environnement social, familial contraignant et normalisateur. Derrière le “rien”, je vois des comportements que l’on appelle individualistes avec une moue dédaigneuse.
Seulement je ne crois guère en la théorie de l’individualisme. Dans l’individualisme règne la solitude et c’est plutôt l’absence de solitude que j’aperçois dans les pratiques sociales. La solitude ou ce qui s’y apparente, c’est la grande angoisse. L’autre angoisse, c’est d’être quelque part et pas ailleurs. 
Alors, peut-être pour se jouer de ces deux craintes, ce que j’observe plutôt ce sont des rassemblements légers et protéiformes, des communautés éphémères et mobiles. A la place de la grosse corde qui retenait ensemble les individus dans des formes sociales traditionnelles stables, je vois autour de moi, et me sens prise dedans d’ailleurs, des petits fils qui relient, rapprochent temporairement des personnes autour d’un projet à durée limitée, autour d’une idée ou conviction, autour d’une “semblance”. Des fils de soie fragiles mais suffisants pour maintenir dans la périphérie d’un autre, d’autres. Des fils de soi pour cultiver sur du même, ou dans de l’illusion du même, suffisante pour mener à bien ensemble une action, un projet.
Je pense que la fragilité du lien a quelque chose de peu rassurant, mais aussi quelque chose de léger et de joyeux : il est léger et joyeux de choisir et se choisir.      

Philippe Ibars - fontdenimes.midiblogs.com
Emmanuel : De multiples fils de soi, oui. Les anciens liens étaient moins nombreux, plus raides, éprouvés… et lourds en effet. Le problème des nouveaux fils, c’est qu’on les noue de manière désordonnée et sans recul. Tout ceci est nouveau, alors il est bien possible qu’on se retrouve complètement emmêlé, ou bien suspendu de tout notre poids à un petit brin tout faiblard.
Il faudra sans doute un peu de temps pour nous permettre de nous adapter à l’échelle de la société, de tirer parti des expériences, positives ou douloureuses. Ensuite, de nouvelle routines se mettront probablement en place, qui nous permettront de retrouver une certaine stabilité. À moins que les changements ne continuent à un rythme trop effréné.
Il faudra peut-être alors, faute de nouvelle stabilité, nous contenter de nous adapter à l’instabilité.
 
Hervé : Pas impossible… Il est aussi important de se demander comment et pourquoi cette question du “vivre ensemble” a commencé à se poser. Pourquoi ces modes de vie traditionnels, où cette question ne se posait pas, ont disparu petit à petit. (à suivre)